Pacôme Sweet Homme

Un SDF sympatoche, par solitude, en vient à discuter société et politique avec … un pigeon TRÈS cynique !

le dernier pour la route 2010/05/31

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01net1001 actus

 

16 Responses to “le dernier pour la route”

  1. Bon cinquantenaire !!!
    Perso, j’aime bien tes dessins mais je m’y retrouve moins que dans tes autres bds. J’suis p’têtre pas assez « branchée ».
    Je savais même pas qu’on faisait des apéros facebook. C’est pour dire.

    • lungtazen Says:

      Tout d’abord les BD sont le résultat d’une alchimie entre le(s) scénariste(s) et le dessinateur, ce résultat est différent donc d’une série à l’autre, c’est ce qui en fait (pour moi) toute la richesse
      Ensuite Pacôme est une BD d’un style en effet bien différent de mes autres BD, puisque nous sommes ici dans un registre très cynique, mais ce n’est pas la question d’être dans un cynisme gratuit (encore que aux vues de ce qu’on est payé 😉 ) mais de faire mouche (merci le scénariste :lol:) pour que dans un premier temps on rigole, puis on se dise, mais est ce rigolo en réalité ? et moi dans tout cela, quelle est ma place ?

      Par exemple ici, les apéros facebook, le boire dans la rue, la convivialité (en un seul mot, encore qu’elle soit aussi en deux mots quand l’humain se résume à un tas de dégueulis alcoolisé voir à des comportements qui mettent en danger sa vie ou celle d’autrui) et on demande à un SDF quel choix il préfère : boire chez lui ou dans la rue
      c’est très drôle je trouve
      mais vite on se dit que cette réalité est elle si drôle ?
      et que faisons nous face à cette réalité ?

      je trouve cette BD dérangeante

      tant mieux

      bises

      frédéric

  2. Vaut mieux être un rabat-joie qu’un rabat-jour, tu prends moins la poussière.

    « on demande à un SDF quel choix il préfère : boire chez lui ou dans la rue
    c’est très drôle je trouve
    mais vite on se dit que cette réalité est elle si drôle ?
    et que faisons nous face à cette réalité ? »

    Ce que je trouve « dur » dans cette mini BD n’est pas le problème de l’alcool mais bien celui de la solitude, de l’isolement social (et psychologique) avec tout ce que cela suppose.
    Maintenant, que dire de ces fameux « amis » facebook (au fait, merci d’avoir accepté mon invitation !). Je connais des gens qui font même des concours.. c’est à celui qui aura le plus grand nombre d’ « amis ». Je mets le mot amis entre guillemets parce que je ne crois pas que l’on puisse entretenir de véritables relations (et donc amitiés) au-delà d’un certain nombre de personnes. Sinon il faudrait y consacrer ses journées entières à plein temps (et encore, les 24 heures d’une journée par jour n’y suffiraient pas).
    Par ailleurs (rien à voir avec facebook), je connais des personnes (des ami(e)s) qui vont chaque vendredi soir dans un bar à vin « branché » de Nancy : convivialité. En fait de convivialité – j’y suis allée pendant quelques mois – elle n’existe pas. Les gens qui se connaissent déjà et se voient par ailleurs échangent effectivement quelque chose, les « pièces rapportées » (comme je ressentais l’être) n’y font pas de véritables rencontres et ressentent encore plus durement la solitude (au milieu de l’alcool et de la foule, un peu snob d’ailleurs.) J’ai arrêté. Je préférais le bar de pochetrons d’un ami où au moins tu pouvais t’asseoir sur un haut tabouret et rire en écoutant les conneries et les grosses vannes (parfois un peu grasses mais quelquefois des sujets plus philosophiques (et oui, tout est possible dans ce genre d’endroits)). Le problème est qu’il a revendu son bar quand la loi anti-tabac dans les lieux publics est passée. Il savait qu’il courait à la faillite et allait perdre sa clientièle bien particulière. Cela dit, pas de SDF non plus dans son bar. Et c’est vrai que ta BD (votre BD puisque vous êtes plusieurs) est quelque part « dérangeante ». Elle « touche » dans quelque chose dont tout le monde sait que ça existe et où chacun se déresponsabilise de sa part de responsabilité. Mais d’ailleurs, que pouvons-nous faire ? Certains n’ont pas fait le choix de cette situation (à aider ?), d’autres si (c’est avéré). Regarder ? Fermer les yeux ?
    Dur dur.

    • lungtazen Says:

      Merci pour ce long commentaire intéressant Marie

      Même la poussière se détourne de moi 😆

      Bien sûr qu’ici n’est pas traité les pbs que peuvent poser l’alcool, d’ailleurs je ne sais pas quel pb particulier est traité, faudrait demander à Lamouche le scénariste, mais la BD en elle même et cette bande en particulier parle aussi de la rue, et de l’isolement en effet. Déjà parler à un pigeon, on peut être enfermé pour moins que cela 😉
      Cet isolement est métaphorisé par un SDF, mais est en effet pas mal intrinsèque de notre société qui se donne les moyens de communication, mais ceux ci n’ont jamais fait la communication en elle-même, c’est l’humain qui le fait et il suffit d’un seul autre être humain pour communiquer, sans autres moyens que soi-même
      mais faut il en avoir le « temps », la disponibilité, le désir, le courage, l’insouciance Un sous science me dite Le con heu La can) etc

      Pour les amis je ne suis pas sûr que le nombre puisse être limité, sinon d’avoir une vision de l’amitié où on donne tout, tout le temps. L’amitié se tisse, c’est en cela qu’il faut du temps. Mais chaque lien d’amitié est différent, pour certains c »est une rencontre quotidienne, pour d’autres une rencontre tous les 4 ans, il n’y a pas de règles. J’ai bcp d’expérience d’amis ainsi retrouvés qqs années plus tard et pour lesquels la rencontre était la suite directe de la dernière rencontre.
      Mais je suis d’accord que le mot « ami » de FB est abusif

      Oui certains choisissent la rue, ou l’alcool ou le suicide, mais doit on ne rien faire parce que cela est un choix ? Je pense qu’en tout cas on ne peut pas choisir à la place des personnes, qqn de suicidaire, finira par arriver à se se détruire, même encadré (j’ai des exemples en milieu médical), mais qu’on ne peut pas non plus accepter sans rien faire les choix qui sont destructifs et qui à mon avis pour bcp sont des choix / fuite.
      On peut choisir d’avoir une vie qui est plus libertaire et moins encadrée par la société, on ne choisit pas obligatoirement de vivre dehors ou dans des foyers à la journée, l’hiver. Même le suicide n’est pas pour moi un choix de mort, mais un refus de vie telle qu’on la vit, donc l’impossibilité d’atteindre un choix de vie qu’on voudrait faire.

      Maintenant que faire, je n’en sais rien, nous ne proposons ps de réponse. Un peu facile ? Sûrement. Mais c’est aussi un choix 😉 Celui de penser que chacun peut faire les siens, se donner particulièrement à qq chose ou à qqn, sans avoir à juger de ce qui est bon ou pas.
      J’ai eu l’occasion de participer bénévolement pendant 10 ans à une halte de jour qui accueille des personnes en errance (allez, on dit SDF ! 😉 ) mais d’autres avec un simple sourire ou une parole de temps en temps font autant et même plus sans se targuer d’un investissement bénévole. Et puis il y a tant d’autres domaines qui nécessitent notre présence, de la faim dans le monde au SIDA en passant par la violence faite aux femmes, que ce ne sont pas ces champs d’action qui manquent 😉

      je t’embrasse

      frédéric

  3. lamouche Says:

    « qqn de suicidaire, finira par arriver à se se détruire » sauf s’il arrête d’être suicidaire.

    Si on ne mets pas ce que tu sous-entendais, j’en suis sûr, cette phrase peut être mal comprise, donc j’ajoute.

    Mon avis maintenant sur Pacôme : pour moi c’est juste rire du pire pour ne pas pleurer. Tout autre interprétation serait à mon humble avis prétentieuse, surtout qu’elle est sûrement lu par des gens convaincus.

    Pour moi, c’est juste de l’humour, mais c’est déjà ça.

    Je ne donne ni mon temps, ni mon fric, pas même mes clopes aux SDF, mais je réponds quand ils me disent bonjour.

    Je me rappelle d’une bourgeoise scandalisé par un punk SDF. Il avait mis sur sa pancarte 1 franc ou 2 pour boire; ça m’avait fait marré l’air scandalisé de la bourgeoise, du coup je lui avais filé 10 francs.

    • lungtazen Says:

      Oui tu as raison Lamouche un suicidaire qui n’a plus envie de se suicider ne se suicide en général pas 😉
      Comme je le disais le suicide est plus un appel à la vie qu’on ne trouve pas qu’un désir de mort, il suffit parfois d’une seule rencontre authentique pour comprendre ce que vaut la vie.

      Tu as donné 10 FRANCS ? en effet tu ne donnes pas souvent 😆

      amicalement

      frédéric

      • ambre Says:

        je ne me risquerai pas à exprimer quoi que ce soit à la place de quelqu’un qui a envie de mourir
        étrange manière d’appeler la vie en la fuyant
        et tu sais ce que je pense d’ « il suffit de »

        et puis je ne pense pas qu’il s’agisse de « comprendre ce que vaut la vie »
        puisque justement pour une personne qui a envie de mourir la vie « ne vaut rien »

        d’ailleurs en temps de guerre non plus, elle ne vaut rien
        c’est donc pas une simple appréhension intellectuelle

        • ambre Says:

          voilà Frédéric ce que j’essayais d’exprimer
          « même si l’on doit connaître une mort affreuse, la force essentielle consiste à sentir au fond de soi jusqu’à la fin, que la vie a un sens » (Etty)

          donc voilà
          il ne s’agit pas de comprendre ce que vaut la vie
          mais qu’elle a UN SENS

          • lungtazen Says:

            oui c’est tout à fait cela
            mais le sens on lui donne il me semble
            la vie en elle même n’a pas d’autres sens que de vivre, ce qui est déjà un superbe miracle
            mais chacun peut trouver / donner un sens à sa vie ou à ce qu’il vit
            merci
            je t’embrasse
            frédéric

    • ambre Says:

      « c’est juste de l’humour, mais c’est déjà ça »
      l’humour est un précieux médicament
      à consommer sans modération 😉

      j’aime aussi beaucoup la 1ere phrase
      qqn de suicidaire, finira par arriver à se se détruire”  » sauf s’il arrête d’être suicidaire.
      Ben oui .. c’est important de le préciser ;D

  4. Frédéric a écrit :
    « Oui certains choisissent la rue, ou l’alcool ou le suicide, mais doit on ne rien faire parce que cela est un choix ? Je pense qu’en tout cas on ne peut pas choisir à la place des personnes, qqn de suicidaire, finira par arriver à se se détruire, même encadré (j’ai des exemples en milieu médical), mais qu’on ne peut pas non plus accepter sans rien faire les choix qui sont destructifs et qui à mon avis pour bcp sont des choix / fuite.
    […]Même le suicide n’est pas pour moi un choix de mort, mais un refus de vie telle qu’on la vit, donc l’impossibilité d’atteindre un choix de vie qu’on voudrait faire. […]
    le suicide est plus un appel à la vie qu’on ne trouve pas qu’un désir de mort, il suffit parfois d’une seule rencontre authentique pour comprendre ce que vaut la vie. »

    « Le suicide est plus un appel à la vie qu’on ne trouve pas…/on ne peut pas choisir à la place des personnes… « : je ne peux m’empêcher de penser à ma mère.. et je n’ai pas su être « cette rencontre » qui lui a permis de comprendre ce que vaut la vie. Mon coeur en pleure encore. Tout le monde n’a pas la force d’Etty (dernier commentaire de Ambre), même dans un milieu pourtant plus favorable qu’un camp de concentration. Certains – sans problème particulier apparent – finissent en « camps de concentration » et ma mère a même poussé le « vice » jusqu’à demander à être incinérée (–) four). (j’aurais d’ailleurs dû écrire  » feu-ma mère » puisqu’elle n’est plus là mais là cela aurait été de l’humour noir (pour exorciser ?)
    Dslée de jeter un voile sombre sur le débat mais je n’ai eu personne de proche à qui parler lors de son décès. J’avais juste envie de le dire un jour et l’opportunité m’a ici été donnée.
    Promis, je ne vous ennuie plus avec cela.

    PS: il faudrait pouvoir interviewer les véritables (ceux qui ne l’ont pas raté) suicidés pour pouvoir véritablement parler sur/d’ eux.

    • ambre Says:

      Je me permets de réagir sur ce que tu viens d’écrire Marie
      C’est terrible de te culpabiliser de n’avoir pas su être « la rencontre » qui aurait « sauvé »  ta mère
      D’abord à mon sens un enfant n’est pas là pour « réparer » son parent
      Ensuite il me semble qu’on ne peut pas réduire cette maladie terrible au simple fait de montrer ce que vaut la vie, pour la bonne raison qu’elle ne vaut pas la même chose pour tout le monde. Par exemple quelqu’un pour qui l’affect compte beaucoup pensera que la vie sans amour ne vaut pas le coup d’être vécue. Pour autant s’il se retrouve sans amour il n’aura pas forcément une dépression.
      il y a des gens qui sont dépressifs et qui ont pourtant « tout pour être heureux « comme on dit
      Mais « tout pour être heureux » ça ne rend pas forcément tout le monde heureux
      Pour ma part il y a quelque chose qui m’a beaucoup aidée dans ma relation à mes parents, et encore maintenant bien qu’ils soient morts, c’est l’exploration de mon passé familial
      Si tu connais un minimum de l’histoire de ta maman, tu trouveras peut être les fêlures qui ont pu générer ses pensées mortifères. Et les trouvant, tu t’en délivreras (au moins de cette culpabilité que tu sembles avoir)
      Peut être qu’elle était malade parce qu’elle a gobé, épongé, aspiré des années durant les souffrances de son entourage
      Tu sais, je me suis rendu compte que nos parents nous lèguent bien d’autres choses que ce qui est apparent
      On reçoit aussi en héritage ce qu’ils ont reçu eux-mêmes de leurs ancêtres, leurs craintes, leurs désirs, leurs rêves, leurs .. culpabilités.. On se charge des fois inconsciemment de régler des contentieux non résolus, c’était peut être le cas de ta mère qui semble s’être interdit d’être heureuse et d’aimer la vie..

    • lungtazen Says:

      Quel humour Marie, si Lamouche tombe malade, je te demande de prendre l’intérim 😉

      Pour bâtir une relation il faut être deux, on ne peut donc de soi-même être la rencontre de qqn
      On ne sait rien des choses in fine
      On fait ce qu’on peut et on vit

      Bon moi aussi j’ai demandé à être incinéré (à ma mort 😉 ) mais je ne me sens pas dans un camp de concentration !
      D’autant plus que j’ai fui (malgré moi ?) « Le travail rend libre » (Arbeit macht frei)

      bises et courage

      frédéric

  5. Merci Ambre pour ta réponse si immédiate et spontanée. En effet, j’ai fait un travail sur moi et aussi sur la famille (j’ai cherché, je le dis tout le temps, je suis une « chercheuse » par nature) et j’ai découvert plein de choses, mais sûrement pas tout et récemment une kinésiologue voulait me faire faire une constellation familiale. Je me suis « dégonflée » au dernier moment. D’abord je n’ai pas l’argent pour le faire (il y a un coût) et j’ai déjà investi une véritable fortune pour essayer de trouver (livres, psys, thérapeutes plus ou moins médiums (c’est pas des conneries, c’était assez époustouflant) mais là j’ai pris peur. J’allais si mal (c’était en début d’année) que j’ai eu peur de ressortir encore plus déstabilisée et ne même plus pouvoir aller au travail (et si je ne travaille pas, je ne suis pas rémunérée. Et si pas un sou ne rentre au foyer, ma fille et moi ne mangeons pas, le loyer n’est pas payé, ni les factures (il a fait très très froid cette année en Lorraine –) Gaz de France, Dolce Vita) etc…
    On peut reparler de tout cela plus tard, mais peut-être ailleurs que sur ce site qui n’est pas là pour MA p’tite vie à moi.

    Bisous Ambre. A bientôt et encore merci.

  6. lamouche Says:

    Un punk qui mendie avec une pancarte « pour boire », c’est vraiment punk, c’est un humour noir et violent, et une dérision profonde, pour moi c’est très fort.

    Le feu ma mère, même s’il n’est qu’esquissé, est du même acabit, en encore plus puissant.

    Qu’une personne plongé dans de noirs sentiments lance un trait d’esprit sur l’objet même de ses problèmes, je trouve ça magnifique. C’est un acte rebelle, non pas dirigé contre un pouvoir en place, mais contre le malheur même. C’est fabriqué de la lumière avec l’obscurité.

    Moi même j’essaye de rire de ce qui me fait souffrir, et je n’arrive pas encore à rire de certains sujets qui me touche de trop près, mais j’y travaille. Je pense que quand j’y arriverai, ça sera bon signe.


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